Lettre à Prosper Paillottet

Frédéric Bastiat

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Eaux-Bonnes, 2 juillet 1850.

…Votre observation sur la Loi est juste. Je n’ai pas prouvé comment l’égoïsme qui pervertit la loi est inintelligent. Mais maintenant il n’est plus temps. Cette preuve, d’ailleurs, résulte de l’ensemble des brochures précédentes et résultera mieux encore des suivantes. On verra que la main sévère de la justice providentielle s’appesantit tôt ou tard cruellement sur ces égoïsmes. Je crains bien que la classe moyenne de notre époque n’en fasse l’expérience. C’est une leçon qui n’a pas manqué aux rois, aux prêtres, aux aristocraties, aux Romains, aux Conventionnels, à Napoléon.

J’écrirais à M. de Fontenay pour le remercier de sa bonne lettre, s’il ne m’annonçait son départ pour la campagne. — Il y a de l’étoffe chez ce collègue. D’ailleurs, les jeunes gens de notre temps ont une souplesse de style au moyen de laquelle ils nous dépasseront. Ainsi va et doit aller le monde. Je m’en félicite. À quoi servirait qu’un auteur fît une découverte, si d’autres ne venaient la féconder, la rectifier au besoin, et surtout la propager ?

Mon intention est de partir d’ici le 8 et d’arriver à Paris vers le 20. Je mettrai ma santé sous votre direction.

Bastiat.orgLe Libéralisme, le vraiUn site par François-René Rideau