Frédéric Bastiat
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Janvier 1849.
On vient de me dire que, demain mardi, à deux heures, on exécutera dans l’église Saint-Louis d’Antin de la musique très-curieuse. Ce sont des chants du xiiie siècle, retrouvés aux archives de la sainte chapelle, et empreints de toute la naïveté de l’époque. D’autres assurent que ces chants ne peuvent être anciens, attendu qu’au xiiie siècle on ne connaissait pas l’art de noter la musique.
Quoi qu’il en soit, la solennité offrira un vif intérêt ; il y a là une question moins difficile à juger par impression que par érudition.
J’ai repris hier soir cet affreux breuvage, non sans un terrible combat entre mon estomac et ma volonté. Est-il possible que quelque chose de si détestable soit bon, et messieurs les Médecins ne se moquent-ils pas de nous ?
Au reste, tous les remèdes sont désagréables.
Que faudrait-il à ma chère mademoiselle Louise ? Un peu plus de mouvement physique, un peu moins d’exercice mental : mais elle ne veut pas. Que faudrait-il à sa mère ? Rechercher un peu moins le martyre du salon : mais elle ne veut pas. Que m’ordonne-t-on ? L’huile de foie de morue ? décidément l’art de se bien porter, c’est l’art de se bien contrarier.
F. Bastiat.
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