Lettre à Mme Cheuvreux

Frédéric Bastiat

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Janvier 1850. Samedi.

Madame,

Je viens de rencontrer le commandant Matta, qui prétend qu’on sera souffrant demain à l’hôtel Saint-Georges. Puisse-t-il être aussi mauvais prophète que brave soldat ! Soyez assez bonne pour me faire savoir la vérité. Vous ne permettrez pas que je parle de santé sans dire quelque chose de la mienne. Je suis mieux et Charruau, comme Sganarelle, assure que je dois être guéri. Cependant hier soir, une quinte fatigante a déterminé ce symptôme rouge aussi effrayant en physiologie qu’en politique. Malgré tout, j’aurais encore bien assez de force pour me charger de ce qu’il peut rester de toux à votre Louisette, si cela était possible ; mais l’affection ne peut faire ce miracle, c’est une harmonie qui manque à ce monde.

Adieu, madame.

F. Bastiat.

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